Dans le cadre de leur concert du 18 avril au Printemps de Bourges, nous avons rencontré le duo KO KO MO quelques heures avant leur set.
Pour commencer, parlez-nous un peu de votre album Striped (genèse, intentions…)
Kevin : Eh bien, c’est Waren ici présent qui a beaucoup composé cet album. On a même travaillé à quatre mains, pour être tout à fait précis. On est vraiment allés plus loin cette fois.
Waren : L’idée, c’était d’amener en studio des compos les plus abouties possible, pour pouvoir ensuite tout déconstruire si besoin. On a passé beaucoup de temps sur place. Quasiment un mois, je crois.
Vous parlez de retravailler les morceaux en studio. Ça a été le cas ?
Waren : Un petit peu, oui. C’est toujours intéressant d’avoir une base de travail solide. Il y a un côté fun à bosser dans des conditions différentes. Parfois, le rendu n’est pas celui qu’on avait imaginé, alors on tente autre chose, on compose sur place. C’est un truc qu’on n’avait jamais vraiment fait avant. Jusqu’ici, on arrangeait surtout les morceaux en pensant au live, en voulant rester fidèles à ce qu’on allait jouer sur scène. Là, c’est très différent : on avait envie de s’éclater, d’expérimenter.
Quelles ont été les conditions d’écriture, alors ?
Waren : Il n’y a pas vraiment de règle. Parfois les paroles viennent avant la musique, parfois c’est l’inverse : un riff, une suite d’accords, ou même un contexte qui donne envie d’écrire. Ce qui est marrant, c’est que la symbolique du noir et blanc est apparue très vite. Les oppositions, les dualités… petit à petit, on en a beaucoup joué. De la pochette à la scénographie, en passant par les visuels, un vrai concept s’est dégagé de tout ça.
Première fois au Printemps de Bourges. Que ressentez-vous ?
Kevin : Pour KO KO MO, c’est effectivement une première, et on est très contents de participer au plateau rock de ce soir avec les copains de Bandit Bandit, Last Train et The Limiñanas. Ça faisait longtemps qu’on avait envie d’y jouer.
Vous avez fait l’Olympia il y a quelques mois aussi.
Kevin : C’était merveilleux à bien des titres. On a tous passé une super soirée.
Waren : Beaucoup d’émotions mêlées. Toute la famille était là… Mais il faut essayer de ne pas trop y penser et rester concentrés sur le show.
Au-delà du concert, les fameuses lettres rouges, ça doit faire quelque chose aussi.
Kevin : C’est vrai. On avait déjà joué à l’Olympia (en première partie de OneRepublic pendant leur tournée européenne), mais être la tête d’affiche cette fois, c’est vraiment chouette. On est tous allés devant faire des photos.
Waren : Ce qui était kiffant aussi, c’est qu’on était garés juste devant avec le tour bus le jour J, donc on a assisté à l’installation des lettres. C’était rigolo de voir à quel point le système est archaïque.
Kevin : Petite info : les lettres du groupe du lendemain étaient déjà rangées derrière.
Vous avez été nommés « Artist Spotlight 2025 » par Gibson. C’est quelque chose de particulier ?
Kevin : Surtout pour un batteur, oui, carrément. (rires)
Waren : Plus sérieusement, c’est un honneur et un rêve de gosse pour moi.
Vous vous êtes fait remarquer du grand public avec votre reprise de Last Night a DJ Saved My Life. C’est un exercice que vous aimez toujours ?
Kevin : Pour revenir à l’origine de cette reprise, Waren jouait déjà ce morceau en solo dans les bars. Quand on a voulu faire une sorte de happening, ce titre s’est imposé naturellement. Les reprises, ce n’est pas une fin en soi, mais ça aide à faire connaître un groupe. Et le public a beaucoup aimé cette version à sa sortie, donc on l’a beaucoup jouée. Aujourd’hui, on en fait de moins en moins.
Si vous pouviez offrir Striped à un ou plusieurs artistes que vous admirez, ce serait qui ?
Kevin : Pour moi, Björk et Thom Yorke.
Waren : Moi, je rêverais de l’envoyer à Paul McCartney. Même si je pense qu’il ne l’écouterait probablement pas, ce serait génial qu’il le fasse. Mais ce serait encore plus fort de partager quelque chose avec lui, humainement. Ne serait-ce qu’un pouce levé s’il me croisait ! Ça me fait penser à ce que m’a raconté un ami qui a croisé David Gilmour dans un pub. Il est resté tétanisé, ils se sont juste souri, et ça lui a suffi. Des choses simples comme ça, c’est encore mieux à vivre, je trouve.