« Jouer mon premier tube au Stade de France, c’était un accomplissement »

À l’occasion de son concert au Printemps de Bourges 2025, The Avener nous a accordé un entretien exclusif. L’occasion de revenir sur son dernier single, son attachement au festival, sa performance aux JO de Paris, et sa vision de l’électro d’aujourd’hui.


Un morceau né d’une pleine lune

Votre dernier single, Lunae Veritatis, a récemment été dévoilé. Pouvez-vous nous en parler ?
Bien sûr. Alors ça va peut-être paraître un peu mystique, mais c’est un morceau que j’ai écrit un soir de pleine lune. Ce sont des moments qui m’inspirent toujours beaucoup. J’étais dans mon studio, une mélodie m’est venue, et elle s’est transformée en un morceau club house.
Par la suite, un ami — qui connaît les membres du groupe néo-zélandais Drax Project, que je suivais déjà — leur a tout simplement fait écouter le morceau. Ils ont adoré. On a échangé plusieurs enregistrements, et après quelques allers-retours, je me suis dit : waouh, on tient quelque chose. Il y a du romantisme, une mélodie forte, une puissance électronique… Et surtout, ça changeait de ce que j’avais l’habitude de faire. J’avais envie d’ouvrir un nouveau chapitre, et ce morceau en est clairement le début.

Et concernant le clip ?
J’en suis très, très fier. Je travaille avec un réalisateur qui s’appelle Seb Caudron — le frère de mon manager — qui a bossé sur des pubs pour de grandes marques, mais aussi… avec les Daft Punk.
Il m’a aidé à concevoir ce clip entièrement réalisé en 3D. Quatre mois de travail, une équipe de quinze personnes mobilisée. Le résultat colle parfaitement à l’histoire du morceau, qui parle du moment où une idée naît dans l’esprit d’un créatif. Et puis, il y a un très beau message derrière… que je vous laisse découvrir.


Dix ans de « Fade Out Lines »

Vous avez aussi sorti récemment un EP pour célébrer les dix ans de Fade Out Lines. C’était important pour vous ?
Oui, vraiment. J’espère que le public l’a apprécié. On voulait marquer le coup pour les dix ans de ce morceau qui m’a fait connaître et qui, encore aujourd’hui, compte beaucoup pour moi — et j’espère pour ceux qui continuent à l’écouter.
Pour l’occasion, j’ai réuni des artistes de la nouvelle scène électro qu’on entend un peu partout dans le monde aujourd’hui. Ce sont devenus des amis, et ils ont produit quatre superbes remixes.


Une performance historique aux JO de Paris

Vous étiez aux Jeux olympiques de Paris pour la cérémonie de clôture. Un moment fort ?
Ah, cette question me fait sourire. Oui, c’était dingue. On a assuré la clôture des Jeux paralympiques avec toute la French Touch réunie — même si certains manquaient à l’appel. On sait tous de qui je parle, non ? (sourire)
Honnêtement, je me demande encore si ce n’était pas un rêve… Ce sont les quatre minutes de set les plus intenses de ma vie. Jouer mon tout premier tube au Stade de France, à Paris, devant la planète entière : une fierté, un accomplissement.


Reworks : art et exigence

Il y a quelque temps, vous étiez surpris du nombre de vues de vos clips. Est-ce encore quelque chose qui compte ?
Forcément, ça compte dans un monde où le nombre de vues, de likes et de followers donne du crédit à nos créations. Mais moi, je ne me suis jamais vanté de mes statistiques. J’ai toujours fait de la musique avant tout pour moi, sans vouloir conquérir tout le monde.
Je suis évidemment heureux que ma musique touche les gens, quel que soit leur nombre. Mais non, je ne cours pas après ça.

Vous avez sorti beaucoup de reworks au fil des années. Lequel a été le plus difficile à faire selon vous ?
Pour moi, un rework doit vraiment apporter quelque chose. J’aime retravailler des morceaux pas forcément connus du grand public, mais qui ont une histoire dans leur style. Mon but, c’est de leur donner une seconde vie, de les faire découvrir à d’autres publics.
Je me suis fixé une règle : ne jamais retravailler un tube. C’est à la mode, mais pour moi, ce n’est pas intéressant. Un tube reste un tube, on ne prend pas de risque. Moi, je fais un travail beaucoup plus long : je pioche des morceaux, des vocaux, des riffs… et je leur donne une autre dimension grâce aux outils d’aujourd’hui. Les possibilités sont infinies.

Vous travaillez sur de nouveaux reworks en ce moment ?
J’en ai une tonne, si vous saviez… Quand je suis en studio, il peut sortir un morceau par jour (fini ou pas). Donc oui, il y aura de belles surprises à la fin de l’année 2025 et courant 2026.


Le Printemps de Bourges, une histoire particulière

Vous étiez récemment à l’Olympia. Est-ce un moment marquant dans votre carrière ?
L’Olympia, c’est un rêve. Quand on connaît l’histoire de cette salle et les légendes qui y ont joué… Pour moi, c’est un aboutissement. Il m’a fallu plusieurs semaines pour réaliser. Mais j’ai encore plein d’autres rêves à accomplir. Comme Bourges, par exemple !

Quel est votre rapport au Printemps de Bourges ?
Bourges, c’est particulier. C’est le premier festival que j’ai fait sous le nom de The Avener, en 2015 ou 2016 je crois. Et c’était aussi la première fois que j’étais en tête d’affiche (au W). Un moment mémorable.
Jouer au premier festival de la saison, ça donne le ton pour toute la tournée. C’est une date importante pour nous, les artistes. Donc je suis vraiment heureux d’être là ce soir.

Qu’avez-vous prévu pour la scénographie cette année ?
On a travaillé avec une boîte de prod française pour créer un show à mi-chemin entre l’électro et la synthwave. C’est très inspiré des Daft Punk. J’avais envie de leur rendre hommage : pour moi, ce sont les maîtres.
Je vais tester pas mal de choses à Bourges, jouer des morceaux inédits… Et proposer un set un peu plus DJ dans la forme, car ce sont mes racines.

Vous partagez la scène du W avec Fatboy Slim. Satisfait ?
C’est une légende ! J’aimerais bien discuter un peu avec lui tout à l’heure. Il paraît qu’il est super sympa. J’ai beaucoup écouté ses disques.


Et pour la suite… ?

Y a-t-il un artiste avec qui vous rêveriez de collaborer ?
J’ai plein de rêves, évidemment. Et il y a tellement de talents pas forcément connus. L’autre jour, par exemple, je me suis arrêté sur une place à Nice, et j’ai écouté un pianiste jouer du classique, du jazz… Il avait un talent fou. C’est ce genre de choses qui m’émerveille.
Après… Si je pouvais discuter avec Mozart ou Beethoven… (rires)

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