Juste avant le concert du 18 avril au Printemps de Bourges, nous avons rencontré Lionel Limiñana, du groupe The Limiñanas.

Pour commencer, parlez-nous un peu de Faded.
Bah écoute, c’est un disque qu’on a fait il y a peut-être un an maintenant. Pour te donner un peu de contexte, on a construit le groupe autour de notre maison : on vit à l’étage, et juste en dessous, on a notre studio. Du coup, ça fait longtemps qu’on fait plein de choses nous-mêmes.
Pour revenir à Faded (qui ne s’appelait pas comme ça au départ d’ailleurs), on venait tout juste de finir l’album de Brigitte Fontaine, plus deux bandes originales de films avec un pote. Donc on était à fond sur plein de projets en même temps, et j’ai l’impression que tout s’est un peu mélangé. Ce n’étaient pas des sessions isolées : tout est lié. On a utilisé les mêmes instruments, les mêmes ambiances, et au final, je trouve que ça donne un truc assez cinématographique.
Et puis, à côté de ça, c’était une période assez sombre pour Marie et moi, pour des raisons personnelles. J’ai aussi commencé à acheter des DVD, plein. J’ai complètement arrêté les plateformes, et je me suis remis à acheter du concret, comme des DVD, parce que j’avais redécouvert le plaisir des bonus. Quand je te dis beaucoup, c’est genre un mètre de DVD par semaine. J’avais oublié le kif de voir un film de Lautner commenté par Lautner lui-même.

On se faisait donc des soirées en famille, et on a remarqué que, peu importe la période, il y avait toujours des actrices dont on était fans… mais qui disparaissaient. Des actrices qui avaient été des icônes pendant un court moment, puis plus rien. C’est parti de là, cette idée un peu triste, un peu mélancolique, de faire un disque autour de ces actrices géniales qu’on oublie, souvent parce qu’elles vieillissent.

D’habitude, j’écris des textes plutôt ironiques ou drôles (enfin, je crois), un peu barrés, très inspirés des années 60. Mais pour Faded, c’était différent à cause du contexte. Je ne me sentais pas de tout écrire moi-même à ce moment-là. Alors on a commencé à envoyer des morceaux à plein de gens qu’on aime bien, comme Bertrand Belin par exemple.
Le disque s’est construit comme ça. Chaque chanson est devenue une sorte de sketch, avec comme fil conducteur ces actrices oubliées. Je ne sais pas si les gens ont capté ça, mais j’imagine que chacun peut y voir autre chose.

Et pour le live, comment ça se passe quand vous invitez plein d’artistes sur un disque ?
On a toujours bossé avec plein de monde, donc c’est la galère habituelle, quoi ! C’est forcément impossible de rejouer les morceaux à l’identique, vu qu’on n’a pas tous les invités avec nous sur scène. On a toujours une chanteuse ou un chanteur avec nous, et on fait des choix en fonction de ça, pour construire le set. On a toujours fait comme ça.

Et cette résidence au Elmediator de Perpignan, elle vient d’où ?
On fait ça à chaque fois depuis une vingtaine d’années. On est très proches de l’équipe là-bas.
L’idée de cette résidence, c’est qu’après avoir poussé les curseurs au max en studio, on travaille le live : les placements de chacun sur scène, les enchaînements…
On essaie de démarrer comme sur le disque, avec les chansons, puis de faire basculer le concert vers quelque chose de plus psyché, qui monte en intensité. En tout cas, c’est ce qu’on cherche à faire.

Parlons de reprises. Vous avez proposé votre version de Où va la chance de Françoise Hardy. Comment est-ce que ce morceau est arrivé jusqu’à vous ?
C’est ma chanson préférée de Françoise Hardy depuis longtemps. À la base, on nous avait demandé de bosser dessus pour un film, mais finalement, le morceau n’a pas été retenu.
Sauf que nous, on était allés très loin dans la prod, donc comme ça collait bien à l’esprit de notre album, on l’a gardé.

Et sinon, cet Olympia ?
Méga flippant. Vraiment.

Et Bourges ? Quel rapport avez-vous avec ce festival ?
On y avait joué pour les Inouïs, et c’était un concert catastrophique. On n’était pas prêts, je pense. C’est un festival très impressionnant, vous savez. La deuxième fois, ça s’est beaucoup mieux passé. Et j’espère que cette troisième fois sera la meilleure.

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