Crédit photo : Noemi Ottilia Szabo
Dans le cadre de son concert à la Lanterne Magique de Beaune (en Côte-d’Or) le 28 novembre prochain, nous avons discuté avec la chanteuse Coline Rio, que nous avions déjà croisée au Printemps de Bourges en 2023 en première partie de Pierre de Maere. Voici la retranscription de cet entretien tout en simplicité.
Pour commencer, parlons de votre tout nouvel album Maison. Quelle est la genèse, l’état d’esprit dans lequel vous étiez pour ce second album ?
Cet album, je l’ai écrit dans une recherche d’intériorité. C’est un album sur le lieu à soi, la solidité, le refuge intérieur. C’est un album qui cherche la construction. Je cherche également mes fondations à travers lui, donc cela a été des périodes de grande fragilité, finalement.
J’imagine que vous avez beaucoup retravaillé la scénographie et le live pour cette nouvelle aventure. Je me rappelle qu’à Bourges en 2023, vous étiez seule en scène.
Ah oui, c’est complètement différent. Déjà, nous serons quatre sur la tournée. De plus, ce ne sera que du live. C’est-à-dire qu’il n’y aura pas de séquences, pas d’ordinateurs, et nous n’aurons pas d’oreillettes sur scène, ce qui change beaucoup de choses. Ça peut paraître anecdotique mais ça change tout, notamment dans le lien avec le public, puisque je ne suis pas enfermée dans mes écouteurs. C’est quelque chose que je peux me permettre car les salles dans lesquelles je vais jouer ne sont pas de grands Zéniths : dans ce type de lieux, il est très compliqué d’avoir ce dispositif. On proposera donc un live davantage dans le ressenti, dans l’écoute.
Côté scénographie, de gros changements également puisque j’ai souhaité carrément recréer la maison sur scène. L’objectif, c’est qu’on entre dans cette « maison bleue ».
Dans cet album, il y a notamment un duo avec la chanteuse Barbara Pravi. Comment est né ce titre et connaissiez-vous déjà Barbara Pravi ?
On s’est rencontrées dans le cadre de mon album précédent. J’avais écrit une chanson qui s’appelle Homme, dont j’ai fait une version a cappella avec dix voix / chanteuses. J’avais notamment invité Barbara Pravi, mais aussi Nach, Emily Loizeau, Camille… Il y avait énormément de chanteuses incroyables sur cette version et c’est par ce biais que j’ai mieux connu Barbara. On a tellement matché que l’on s’est dit toutes les deux qu’on devait écrire quelque chose ensemble. Quand j’ai commencé à travailler sur Maison, il y avait plusieurs thèmes que je voulais aborder, notamment la gentillesse, et je me suis dit qu’il n’y avait rien de plus beau que de parler de gentillesse à deux. J’ai écrit à Barbara en lui proposant ce thème, en imaginant que ce serait une fleur dans un jardin. Elle a adoré, et on a pris deux jours pour se parler, se rencontrer et écrire cette chanson. C’était génial !
On va attaquer maintenant des questions plus légères. Est-ce que vous vous rappelez du premier disque que vous avez acheté vous-même ou bien écouté ?
Alors, quand j’étais jeune adolescente, il y avait Lorie. Je ne sais plus si c’est le premier disque que j’ai acheté, mais en tout cas c’est mon premier souvenir d’un disque « à moi ». Plus tard, et qui correspond davantage à mon lien plus profond avec la musique, je pense que ça a pu être Chet Baker. J’ai eu une grosse période jazz au lycée, et là pour le coup je me vois très bien acheter le CD de cet artiste.
Et dans un monde parallèle, y a-t-il un métier que vous auriez aimé faire au-delà de la musique ?
J’ai toujours voulu faire de la musique. Je voulais aussi faire de la danse, du théâtre. Je l’ai d’ailleurs fait, mais pas en tant que professionnelle. La musique a rapidement pris le dessus. Pourtant, il y a un métier qui m’a beaucoup attirée au lycée : l’orthophonie. Je me suis réellement posé la question. Peut-être aussi être thérapeute. J’aime énormément ça.
On parlait tout à l’heure des thèmes de chansons. Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez aborder dans vos futurs morceaux ?
Oui, tout à fait. En fait, je l’ai même déjà écrite, mais elle n’est pas encore sortie. C’est une chanson sur le questionnement autour d’avoir un enfant dans le monde d’aujourd’hui. Ce sont des réflexions politiques, écologiques, des choix aussi. Et pour l’instant, j’ai la possibilité de me poser cette question parce que je n’ai pas un désir énorme d’en avoir un ; à ce moment-là, l’amour prend le dessus sur ces questionnements.
C’est tout à fait légitime comme réflexion. Et si on voit plus loin : quels seront les événements marquants à venir pour vous dans le cadre de cet album (concerts, singles…) ?
J’aurai ma toute première Cigale le 4 juin 2026. Ça signifie beaucoup pour moi. Je me pince en y pensant. Et puis, actuellement, je prépare des contenus (une session live en extérieur). C’est très ambitieux, surtout en ce moment, d’autant que l’on a prévu que ce ne soit pas du playback. Il y a aussi des chansons en cours… Donc pour résumer : je réfléchis non seulement à faire vivre cet album-là, mais il y a aussi la suite qui pointe déjà le bout de son nez ! (rires)
Un dernier mot avant de clore cet entretien ?
Ça peut paraître un peu bateau, mais j’aimerais dire à celles et ceux qui liront cet entretien que l’objectif de mon album Maison est de créer un refuge pour les personnes qui écouteront ce disque. Il est vraiment tourné vers les autres, même s’il est très intérieur.
Merci pour ce beau résumé final, et à très vite à Beaune !
